Publié pour la première fois dans le
magazine Rapport 35, février
1997
Moins est Plus ... L'art du Langage Propre
par Penny Tompkins et James Lawley
Traduction de Noémie Dehouck (Coach et Formatrice) www.diagonaleduclean.net
et
Nadine Lebeau (Lecamus) www.evolvie.fr
Original article in English
"Un gentil génie s'est
échappé de la lampe.
Il s'appelle David Grove et sa
magie est le Langage Propre"
Ernest L. Rossi
Après avoir lu notre interview
avec le thérapeute David Grove (Rapport 33), on
nous a souvent interrogé sur la technique de questionnement de
David, qui s'appelle le « Langage Propre ». Cet
article est une introduction au Langage Propre qui constitue la base
de son approche fascinante de la psychothérapie.
La base linguistique de l'art de la P.N.L. vient du Méta
Modèle et du Modèle de Milton. On peut pardonner aux
étudiants en P. N. L. de penser que ces deux outils
merveilleusement utiles soient suffisants pour "l'étude de la
structure de l'expérience subjective".
Dans notre projet de modélisation de David Grove, en deux
ans, nous avons découvert qu'il y a une autre façon de
représenter notre monde interne et externe. Nous l'appelons le
Modèle des Métaphores, et son modusoperandi est le
Langage Propre.
Le Langage Propre est à David Grove ce que le Modèle
de Milton est à Erickson -- seulement David a
élaboré son propre modèle et était bien
trop modeste pour lui donner son nom !
Les thérapeutes
célèbres
Au début des années 80 David Grove a
étudié les notes de thérapeutes
célèbres comme Virginia Satir et Carl Rogers et a
remarqué qu'ils bousculaient le cadre de
référence de leurs clients. Il s'est rendu compte
qu'ils introduisaient leur propre modèle du monde en
reformulant subtilement ce que le client disait.
David s'est demandé comment ça serait de
préserver complètement et d'honorer l'expérience
d'un client avec une interférence minimum de la part du
thérapeute. Il a réalisé cela en identifiant un
certain nombre de questions très simples avec une syntaxe
particulière et une méthode unique de restitution. Ces
questions contenaient un minimum de présuppositions et furent
donc appelées "Langage Propre".
Ce qu'il a découvert c'est que plus il utilisait le Langage
Propre plus les clients utilisaient naturellement des
métaphores pour décrire leurs symptômes. Et quand
des questions du Langage Propre étaient ensuite
adressées aux métaphores et aux symboles des
informations inattendues devenaient accessibles au client, souvent
avec des résultats profonds.
Il a découvert que moins il essayait de changer le
modèle du monde du client, plus il faisait
l'expérience de leur propre schéma profond, et des
changements organiques durables émergeaient naturellement "du
système".
Moins est plus
la philosophie du "moins est plus" du Langage Propre est une
approche différente de la philosophie traditionnelle de la P.
N. L.Les schémas de langage du Méta Modèle et du
Modèle de Milton sont conçus pour exercer un maximum
d'influence, souvent sous couvert de l'utilisation de la
suggestion. Et ils sont bien sûr très efficaces.
Cependant, ils ne sont pas le seul moyen de faciliter les clients
à travers le processus de changement.
En interférant avec la description du client de ses
symptômes, David Grove affirme que les thérapeutes bien
intentionnés peuvent priver leurs clients de
l'expérience même dont ils avaient besoin pour modifier
leurs comportements non désirés.
Parallèlement à Grove, Ernest Rossi, coauteur de
nombreux livres de Milton Erickson, a développé une
approche de l'hypnothérapie qu'on pourrait appeler
"minimaliste". Il la décrit comme :
"une approche naturaliste qui
peut être utilisée pour aider les clients à
augmenter leur sensibilité et leur conscience de leur
schéma corps-esprit personnel en codant et en balisant deux
façons d'accéder à leurs problèmes et de
les résoudre." (page 313)
Le titre du nouveau livre de Rossi, "The symptom path to
Enlightenment" indique où ce genre d'approche peut mener !
Signification symbolique
La P. N. L. a largement contribué à notre
compréhension de l'expérience subjective : les
systèmes de représentation, les sous-modalités,
la ligne du temps, etc. "Travailler avec la structure et non le
contenu" pourrait être un slogan de la P. N. L. peut-être
à cause de ceci, la P. N. L. a en grande partie ignoré
la signification symbolique du contenu de
l'expérience subjective. Travailler avec les symboles et les
métaphores est le point culminant de David Grove.
Le Langage Propre valide l'expérience du client tout en
facilitant la "mise en forme" ou la "naissance" de l'information
symbolique qui est normalement en dehors de la conscience
quotidienne. En faisant ainsi cela catalyse le processus
d'autoguérison.
La thérapie centrée sur
l'information
Le but de la thérapie de la Métaphore Grovienne est
que le client rassemble de l'information à propos de sa propre
expérience subjective, pas nécessairement pour que le
thérapeute la comprenne. On remplace la tentative de
comprendre l'expérience du client par une attention au
processus symbolique inhérent et à la structure interne
du paysage "Psycho actif".
Le thérapeute pose des questions de la part des sources
d'information, en restant strictement à l'intérieur de
la Métaphore. Ainsi le processus n'est pas centré sur
le client, il est centré sur les informations.
Les bénéfices dérivés des questions du
Langage Propre sont les suivants : un état où le client
est centré sur lui (souvent un état de transe avec les
yeux ouverts se déclenche) ; la sensation de se connecter
avec les aspects profonds , rarement explorés de soi
même ; une impression d'émerveillement , de
curiosité , de fascination face à la merveilleuse
ingéniosité de notre inconscient.
Les questions du Langage Propre permettent au client de faire
l'expérience de ses propres modèles en 'temps
réel' Les conséquences sont des transformations
réalistes et physiques qui se produisent.
Le Langage du processus
La PNL a clairement montré que nous traitons toute
l'information qui nous est dite quelle qu'elle soit. Nous semblons
être programmés biologiquement pour essayer de
comprendre, de trouver un sens quel que soit ce qu'une autre personne
nous communique. Par exemple : lorsqu'on nous pose une question nous
devons effectuer un « traitement mental » de ce
qui nous est demandé avant de pouvoir répondre. Pour
faire cela nous devons présupposer ou inférer beaucoup
plus d'informations que ce qui nous est donné en «
structure de surface » par la question.
Nous avons découvert que lorsqu'un thérapeute
opère d'infimes changements aux paroles prononcées par
le client les implications peuvent être très
significatives. Ce client doit alors avoir recours très
souvent à des processus de traduction supplémentaires
et à une gymnastique mentale pour réorienter les
présupposés du thérapeute. En conséquence
la thérapie glisse de manière subtile vers une
direction déterminée par la carte du monde du
thérapeute.
Dans le Langage Propre, le but du thérapeute est de
poser la question que l'information du client veut que l'on pose.
Chaque réponse est ensuite utilisée par le
thérapeute dans les questions suivantes . En
conséquence , le thérapeute suit la direction naturelle
du processus au lieu de le diriger .
Langage non Propre
Pour illustrer combien il est facile de manière
involontaire, d'interférer dans le processus du client ,
explorons un exemple. Face à l'affirmation suivante un
thérapeute peut réagir de différentes
manières :
Client : je suis bloqué,
sans issue possible.
Thérapeute 1 : Etes vous
déterminé à en sortir ?
Cette intervention utilise du langage très pollué ,
c'est à dire :
- il implique que la solution pour le client dans la situation
actuelle est d'être ailleurs que là où il se
trouve
- il implique la détermination comme ressource
nécessaire
- il émet l'hypothèse que le client s'en sortira
(plutôt que bondira, s'élèvera, se fondra,
s'évanouira, etc.)
Ainsi le client peut tout à fait présupposer qu'il
n'a pas la détermination requise suffisante et que s'il
l'avait , il l'aurait déjà utilisée non ?
Thérapeute 2 : Que se passerait-il
si vous pouviez trouver une issue ?
Ce langage est plus propre parce qu'il utilise les mots
mêmes du client . Cependant vous aurez noté l'injonction
contenue dans " trouver une issue " .Le thérapeute
présuppose la solution " trouver une issue" basée sur
la détermination du client. Bien que cela puisse donner lieu
à un résultat utile, le thérapeute
reconnaît-il qu'il a tout simplement imposer son modèle
du monde au client ?
Il est à remarquer que dans les 2 exemples cités,
la perception du client a été tout simplement
ignorée. Le client a dit il n'y a pas d'issue au blocage.
Notre expérience indique qu'il est très
thérapeutique de commencer par valider entièrement 'la
réalité du moment' du client par l'utilisation du
Langage Propre( voir les exemples ci-après)
Peut- être que la présupposition la plus profonde
dans les 2 interventions mentionnées est que « s'en
sortir » , « s'éloigner » est
bonne pour le client et que la solution pour le
thérapeute serait de faciliter ce processus .
David Grove émet l'hypothèse que si le client
est « bloqué » alors il y a des
informations d'une grande valeur dans le fait d'être
bloqué. Si être bloqué n'est pas pris en compte
et exploré, le client pourra peut-être bien avoir besoin
de retourner à cet état de blocage à une date
ultérieure. Cela pourrait expliquer la raison pour laquelle il
y a des interventions thérapeutiques qui réussissent en
apparence mais dont les effets puissent être de courte
durée.
Questions du Langage Propre
Le but du Langage Propre, utilisé très tôt
dans le processus, est de permettre aux informations d'émerger
plus facilement dans la conscience du client en explorant son
propre système d'encodage et son propre
système de métaphores.
Reprenons l'exemple ci-dessus, cette fois ci en utilisant le
Langage Propre dans la formulation des questions :
Client : je suis bloqué,
sans issue possible.
QLP : et quel genre de bloqué sans issue possible est
ce bloqué sans issue possible ?
Client A : J'ai l'impression que
mon corps tout entier s'enfonce dans le sol .
Client B : Je ne vois aucune
issue devant moi , tout est flou .
Client C : Toutes les portes qui
s'étaient ouvertes devant moi sont fermées .
Cela donne au client l'occasion la plus large possible de
décrire l'expérience de ce qui le
« bloque » et aussi d'amasser davantage
d'informations quant à sa propre représentation de
l'état présent .
Une autre question du Langage Propre que vous pourriez poser
serait :
QLP : Et quand vous êtes bloqué ,
sans issue possible, où est
« bloqué » ?
Client D : C'est comme si mes
pieds étaient gelés et cloués au sol .
Client E : Je suis dans un long
tunnel et il n'y a de lumière à aucun bout.
Client F : Je me vois comme
enveloppé , à la manière d'une momie.
Ce type de questions travaille sur le rapport du client avec sa
métaphore du blocage, et présuppose que pour que
quelque chose soit bloqué, il doit être bloqué
quelque part.
Quand le thérapeute établit le rapport avec les
informations métaphoriques , les questions
utilisées telles que celles ci-dessus sont porteuses de sens,
et les réponses du client acquièrent une qualité
semblable à celle d'une profonde introspection et d'une
découverte de soi .Une nouvelle prise de conscience de son
propre processus « met à jour le mode de
fonctionnement » et l'encodage originel au niveau
neurologique commence automatiquement à se transformer ;
certes de façon infime tout d'abord.
Les questions du Langage Propre sont ensuite posées
par rapport à chaque réponse successive et chaque
représentation symbolique est ainsi explorée. En
conséquence le client élargit constamment sa conscience
de son propre paysage Métaphorique Psycho-actif .Le processus
donnera finalement accès aux conflits, aux paradoxes, aux
doubles contraintes et aux autres modèles limitatifs qui ont
perpétré les symptômes de manière
récurrente, à l'infini.
A mesure que le processus va au delà de cette étape
, des ressources de nature symbolique émergent et permettent
de résoudre, au niveau symbolique, ce que le client a
été dans l'impossibilité de résoudre au
niveau de son quotidien . Quand la métaphore évolue,
le comportement change dans le « monde
réel » du client.
Il y a une corrélation entre les 2.
Le Langage Propre a 3 composantes : les caractéristiques
vocales quand on exprime le langage, la structure syntaxique du
discours et les questions en elles mêmes. Chacun de ces
aspects est développé ci- dessous.
Les caractéristiques vocales
David Grove a délibérément
« démarqué » son utilisation
du Langage Propre par rapport à sa manière
habituelle de parler :
- Le rythme d'élocution est moitié plus lent que
le rythme normal,
- Il utilise un ton plus grave que la façon normale de
parler,
- Il utilise souvent un rythme chantant caractéristique ,
- Il y a un « je ne sais quoi » de
curiosité et d'émerveillement dans sa voix ,
- Il s'harmonise aux idiosyncrasies :
prononciation , emphase, soupirs ect .. du client
La syntaxe
La syntaxe du Langage Propre est singulière et semblerait
très curieuse si elle était utilisée dans la
conversation quotidienne ! Elle utilise l'Accompagnement et la
Conduite d'une façon particulière. Par exemple, toutes
les questions commencent par « et » et sont
orientées vers le « présent
perceptuel » du client. La syntaxe
généralisée, sous sa forme complète se
compose de 4 éléments :
« Et [accompagne les mots du client]
+ Et tandis que / quand
+[question]
+[référence à cette expérience
particulière]
Par exemple :
C : J'ai un
blanc.
T : Et tu as un blanc. Et quand tu as un blanc,
quel genre de blanc est ce blanc ?
ou
C : Je deviens
confus.
T : Et tu deviens confus . Et quand tu deviens
confus y a-t-il autre chose à propos de deviens confus
comme ça ?
Les Questions de Base
Il y a 9 questions de base du Langage Propre. Deux questions
cherchent de l'information à propos des attributs du symbole
et deux demandent de l'information de localisation. Il y a deux
questions qui font référence au passé et deux
qui font référence au futur (à partir du
présent perceptuel du client). Ce qui en laisse une
inclassable qui offre au client l'occasion de faire un changement de
perception latéral et donc métaphorique. Les 9
questions de base du Langage Propre sont :
- Et y a-t-il autre chose à propos de ...... ?
- Et quel genre de ...... est ce ...... ?
- Et où est ...... ?
- Et où à peu près ?
- Et qu'est-ce qui se passe ensuite ?
- Et alors qu'est-ce qui se passe ?
- Et qu'est-ce qui se passe juste avant ...... ?
- Et d'où vient / pourrait venir ...... ?
- Et c'est ...... comme quoi ?
Où « ...... » est (certains) des mots exacts
du client.
Pour aider à naviguer autour du Psycho espace
Métaphorique du client nous avons conçu un
schéma en 3 dimensions :
LES 9 QUESTIONS DE BASE DU LANGAGE PROPRE
DEFINIR LES ATTRIBUTS
Et y a-t-il autre chose
à propos de ...... ?
Et quel genre de ...... est ce ...... ?
LOCALISER DANS L'ESPACE
Et où est
...... ?
Et où à peu près ?
INVITER LE
SYMBOLE/METAPHORE
Et c'est ...... comme
quoi ?
FAIRE AVANCER DANS LE TEMPS
Et qu'est-ce qui se passe
ensuite ?
Et alors qu'est-ce qui se passe ?
FAIRE RECULER DANS LE TEMPS
Et qu'est-ce qui se passe
juste avant ...... ?
Et d'où vient / pourrait venir ...... ?
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Dans la Thérapie des Métaphores Grovienne la
règle 80/20 de Pareto s'applique. Les 9 questions de base
forment les fondations de l'approche et sont posées au moins
80% du temps.
Il y a à peu près 25 autres questions qui
complètent les 9 basiques. Elles sont uniquement
utilisées en réponse à l'information
présentée ou présupposée qui permet une
telle question.
Les bénéfices de l'utilisation du
Langage Propre
Les résultats de l'utilisation du Langage Propre peuvent
être tout à fait stupéfiants. Les clients disent
souvent que nous semblons comprendre leur difficulté à
un niveau très profond, et ceci en soi est précieux.
(En fait ceci n'est vrai qu'au niveau symbolique -- au niveau
cognitif du contenu nous savons beaucoup moins de choses de leur
problème que la plupart des thérapeutes traditionnels.)
Peut-être le bénéfice le plus remarquable de
ce genre de thérapie est que les clients augmentent la
conscience de leur propre processus. Ils deviennent observateurs de
leurs schémas répétitifs. Ils font des
connexions entre le schéma symbolique et leur vie de tous les
jours. Ceci les sépare de leur
« affaires » et leur permet de nouvelles
perspectives et découvertes.
A un certain niveau le processus
« décolle » et tous deux vous et le client
sont guidés par l'information. Quand ceci se produit de
profonds changements prennent place. Le client est pris par surprise
au détour d'événements perceptuels tandis que
des schémas de longue date se transforment en des
manières d'être et de faire plus utiles.
Du point de vue du thérapeute cela peut friser le miracle.
Quand les symboles les plus in désirés et les plus
effrayants se transforment organiquement en des ressources et que le
client fait l'expérience de changements physiologiques -- Ce
sont des moments sacrés.
Transcription d'un exemple
Vous pouvez remarquer dans la transcription suivante qu'une fois
la question d'ouverture posée, l'ensemble du processus ne
nécessite que deux questions du Langage Propre ......un
exemple clair de « Moins est plus ! »
James s'approche d'une participante [appelée A dans la
transcription] qui vient de faire un exercice de PNL, les Cercles
d'Excellence, pour la première fois.
J : Comment ça a été ?
A : Cela n'a pas marché parce
que les cercles ne tiennent pas en place.
J : Et les cercles ne tiennent pas en place. Et quand les
cercles ne tiennent pas en place quel genre de cercles sont ces
cercles qui ne tiennent pas en place ?
A : Et bien, la lumière
n'arrête pas de bouger (geste en l'air de la main
droite).
J : Et, la lumière n'arrête pas de bouger ...
et, quelle genre de lumière est une lumière qui
n'arrête pas bouger comme ça ?
(répète le geste).
A : (Parlant de plus en plus vite) Elle
brille vers le bas et je ne parviens pas à la rattraper chaque
fois que j'essaie de faire un pas dans la lumière ce n'est pas
là -- elle a bougé. J'essaie de la rattraper et ... Je
veux rester en paix et je ne peux pas
J : Et tu ne peux pas rester en paix et tu veux rester en
paix ...... Et quand tu veux rester en paix quel genre de rester et
paix est ce rester en paix ?
A : Je me détends.
J : Et quel genre de détends et détends comme
ça, quand tu restes en paix ?
A : Profond.
J : Et quand tu restes en paix ... et tu te détends
... et profond ... et alors qu'est-ce qui se passe ?
A : J'arrête.
J : Et tu arrêtes. Et quand tu restes en paix et tu te
détends ... et profond ... et tu arrêtes ... alors
qu'est-ce qui se passe ?
A : La lumière ... brille sur
moi. (Pause) Ce n'est pas que je ne pouvais pas faire un pas dans la
lumière ... c'est que la lumière ne pouvait pas me
rattraper.
J : Et maintenant que la lumière t'a rattrapé
...... et que la lumière brille sur toi ... et tu te
détends ... et une détente profonde ... et tu restes en
paix ... et la lumière brille sur toi ... alors qu'est-ce qui
se passe ?
A : (secoue la tête, yeux remplis de larmes, regarde
par terre)
J : Et qu'est-ce qui vient de se passer ?
A : C'est incroyable. Je suis sur une
scène et un projecteur m'éclaire et je suis
parfaitement tranquille ......Et je ne dis rien ... et il y a des
gens (gestes en direction d'un
« public ») qui sont venus
me voir. (longue pause)
J : Et prends tout le temps dont tu as besoin pour
découvrir comment c'est, maintenant que tu es sur une
scène ...... et un projecteur t'éclaire ... et tu es
parfaitement tranquille ... et sans dire un mot ... et les gens
(gestes) sont venus te voir ... et prends tout le temps dont tu as
besoin.
Durant la pause James s'en va. Pendant les deux jours restants de
l'atelier la participante répétait à l'envi
qu'elle ne se souvenait pas de s'être sentie aussi
détendue depuis des années.
Et finalement ...
Le questionnement du Langage Propre est au cœur de l'approche
thérapeutique de David Grove et semble très simple.
Cependant, pour acquérir un niveau d'élégance en
tant que thérapeute, nous avons du apprendre tout un nouvel
ensemble d'aptitudes et une approche radicalement différente
de la thérapie.
Essentiellement, nous avons appris une nouvelle façon de
penser. Nous avons appris à penser de manière
symbolique. Et penser de manière symbolique est aussi
différent de penser en termes de processus, que penser en
termes de processus est différent de penser en termes de
contenu.
Ce qui continue à nous époustoufler et nous ravir,
comme bénéfice supplémentaire de l'apprentissage
de la pensée symbolique, est comment notre
compréhension, et notre capacité à utiliser les
fondamentaux de la PNL se sont considérablement
améliorés !
Original © copyright 1997, Penny Tompkins and James Lawley
Translation © copyright 2002, Noémie Dehouck, Nadine Lebeau (Lecamus), et Anne de Blignières
Références
Grove, David J. & B I Panzer,
Resolving Traumatic Memories: Metaphors and
Symbols in Psychotherapy, Irvington, New
York, 1989.
Grove, David J, And, what kind of a Man is David
Grove? an interview by Penny Tompkins and
James Lawley, Rapport, Issue 33, August 1996.
Rossi, Ernest L., The
Symptom Path to Enlightenment, Gateway
Publishing, Palisades, CA, 1996.